Refuser une santé régit par des intérêts financiers
Dans nos sociétés libérales, la médecine comme la plupart des autres secteurs a également subi les impacts d’un monde tourné vers le profit et la rentabilité alors même que c’est un secteur qui ne devrait en rien être affecté par des intérêts financiers.
La santé des populations est un élément majeur, révélateur du bien être, du bien vivre de nos sociétés. Vouloir rationaliser semble effectivement louable cependant pas au détriment de la population. Faire mieux avec moins mais pas moins bien avec moins.
Notre économie industrielle traditionnelle cautionne un système qui a des effets nocifs sur la santé. En effet c’est le cas lorsqu’un État subventionne une agriculture intensive, grande utilisatrice de pesticides et productrice d’aliments pauvres en nutriments. Ou encore lorsque celui-ci subventionne une industrie du diesel émettrice de fines particules toxiques pour les populations. Il faut comprendre que nous sommes donc amenés à traiter des maladies que notre système contribue à créer.
Deux études publiées par l’OMS dont une première intitulée « Environnement et santé en Europe : où en sommes nous ? indique qu’1 européen sur 4 tombe encore malade ou décède prématurément à cause de la pollution de l’environnement. Une deuxième présentée en avril 2015 estime à 7 millions le nombre de morts prématurés liés à la pollution de l’air dans le monde, soit 13 % de l’ensemble des morts de la planète (1). Constat alarmant.
La santé est un secteur extrêmement important compte tenu des enjeux humains et économiques qu’il revêt cependant il est manipulé par des lobbies pharmaceutiques, « Big Pharma ».
En situation de quasi monopole, ils sont entretenus par de grandes institutions qui sont largement influencées et soudoyées.
Un rapport de l’association Corporate Europe Observatory pointe l’influence excessive de l’industrie pharmaceutique auprès de la Commission Européenne. Les laboratoires entretiennent des contacts très étroits avec des membres de la Commission et de l’Agence Européenne du médicament afin de lever des barrières réglementaires facilitant le lancement de certains médicaments.
En 2014 les dépenses en lobbying s’élevaient à 40 millions soit 700 % de plus qu’en 2012.
Aux États-Unis les dépenses approchaient 125 millions de dollars en 2014 dans le but d’influencer les élus du Congrès. Par ailleurs ils ont versé 16 millions de dollars aux partis politiques afin de financer leurs campagnes électorales (2).
Faute de tirer suffisamment de profit de médicaments qui seraient utiles aux pays pauvres, les laboratoires n’axent pas leurs recherches dans ces directions. Par ailleurs ils remplacent régulièrement d’anciens médicaments efficaces par de nouveaux, soi-disant plus performants dans le but d’augmenter leur prix sans justification médicale pertinente. Sont mis également sur le marché des médicaments aux effets secondaires parfois plus nocifs que la maladie soignée.
Une telle situation ne peut plus être encouragée, laissée sous silence, il est impératif de changer et de prendre conscience des alternatives possibles, nécessaires et indispensables.